Conseils de lecture
Dieu et nous seuls pouvons
Les Très-Edifiants et Très-Inopinés Mémoires des Pibrac de Bellerocaille
De Michel Folco
Points
Michel Folco, le caustique historien-romancier
"Dieu et nous seuls pouvons", voilà ce qui orne la façade de la demeure de la dynastie Pibrac, bourreaux de génération en génération.
En réalité, comme l'affirme le Septième du nom: "le terme exact est Exécuteur des hautes œuvres(...)Nous ne saurions être des bourreaux puisque nous sommes le bras armé de la justice(...)On couvre de gloire les militaires qui tuent des innocents servant tout comme eux leur patrie et nous qui ne tuons que des coupables, on nous couvre de mépris!"
Fresque grinçante au style ravageur s'étalant de l'an de grâce 1683 à l'aube de la première guerre mondiale , cet étonnant ouvrage s'inspire très librement de l'Histoire de France et de ses figures emblématiques (notamment Charles Henri Sanson) pour nous emmener définitivement du côté de la chronique burlesque.
De Justinien Premier, enfant trouvé au nez tranché, qui devient coupeur en chef par le fruit du hasard, au Septième Justinien, redoutable vieillard à la barbe teinte et au verbe haut, on domestique un loup, on se rend habillé en rouge aux obsèques de V.Hugo, cet "abolitionniste résolu", on respecte en tous points le professionnel adage "un cou est un cou", on est si mauvaise langue qu'on s'empoisonne avec sa propre salive, on jette des sorts pour faire trembler le quidam... BREF, on se fait remarquer.
Dans ce monde, la dent est dure comme le pain noir. Dans ce monde, arriver à la deuxième place, ce n'est qu'être le premier des derniers.
Un régal d'humour-sauce barbare!
Une Odyssée lapinesque
Quelle passionnante épopée que celle de Fyveer le clairvoyant, Hazel le rusé, Bigwig le fort, Silvère le téméraire, et de tous leurs compères, contraints de fuir leur garenne natale pour trouver la Terre Promise qui abritera leur avenir !
Quelle agréable sensation que de se retrouver témoins des aventures de lapins, de découvrir un univers, une mythologie et même une langue qui leur est propre !
Ce classique de la littérature anglaise du XXe siècle n'est pas un roman jeunesse, ou alors oui, pour les grands enfants, ceux qui savent toujours se laisser enchanter, emporter. Ceux qui aiment qu'on leur raconte des histoires, la nuit, à la lumière de la lune ou au creux d'un terrier.
Par ailleurs, magnifique objet dans la collection des Grands Animaux de Monsieur Toussaint Louverture, qui décidément sait y faire.
Poète de la simplicité, Kirmen Uribe profite d'un voyage en avion vers New-York pour esquisser une évocation familiale à travers le prisme des souvenirs, et des histoires transmises de générations en générations.
Marins basques, art militant sous Franco, réminiscences enfantines, et toujours ce rapport à l'Euskara, la langue basque qu'il faut protéger comme un trésor. À découvrir.
Une virevoltante histoire, au cœur des plaines de l'Ouest, où les destins de chacun des personnages, aussi attachants les uns que les autres, se croisent et s'entremêlent. C'est fin, c'est malin, drôle et émouvant.
Un vrai bon western.
L'exploration d'un ancien lieu de vie comme métaphore de la recherche des souvenirs oubliés. Une sorte d'aventure spéléologique dans les tréfonds de la mémoire, comme après un choc traumatique. Une écriture ciselée, sans fioritures, qui dit sans dire. Un livre qui à mon sens ne figure en Babel Noir que par son étrangeté, toute nippone.