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    16 juillet 2012

    Bertolt Brecht a écrit cette pièce en 1939, elle sera créée en 1941 à Zurich. Il est à l'époque en exil en Suède, déchu de sa nationalité allemande par le régime nazi. Ses livres sont jetés dans les flammes des autodafés avec ceux de Heinrich Heine, Karl Marx, Heinrich Mann, Thomas Mann, Kurt Tucholsky, Erich Kästner, Carl von Ossietzky, Anna Seghers, Sigmund Freund, Erich Maria Remarque, Egon Erwin Kisch, Stefan Zweig, Arnold Zweig, etc...
    Ce n'est donc pas un hasard si il a choisi de nous faire suivre les pérégrinations de mère Courage et de ses enfants, de 1627 à 1648 à travers les champs de bataille de la guerre de 30 ans. Cette guerre impliqua l'ensemble des puissances européennes. Batailles, famines, massacres, entraînèrent plusieurs millions de mort et changea la face de l'Europe.

    L'Allemagne et l'Espagne ont vu certaines de leurs régions décimées. Cette guerre aura déployé l'éventail de toutes les infections qui peuvent gangrener les plaies ouvertes des peuples : guerre de religion, absolutisme, despotisme, hégémonie territoriales, affrontement politique nourrit par des conflits entre les « grandes familles » des royaumes, création de véritables « trésors » de guerre, plongeant les peuples dans le plus grand des chaos.
    La guerre devant financer la guerre, elle s'obligeait elle même à s'étendre et à s'auto-alimenter.
    Mère Courage est cantinière et promène sa roulotte et ses trois enfants de bataille en bataille. Son commerce ravitaille les troupes. Elle devient donc l'incarnation même de la stupidité d'un système qui se condamne lui même. La guerre lui prendra un à un ses enfants, et finira par ruiner son commerce. Courage sait la monstruosité et l'absurdité des conflits armées. Fatalité et destin sont attelés à sa roulotte. Elle finit par croire elle même que la paix n'est que l'archange de sa perte et du désordre.
    La mère Courage de 1627 , c'est la mère Patrie version 1939. Elle préfigure cet avenir de cendres auquel l'Europe toute entière tendait les bras et qui allait lui arrachait le coeur.
    Mère Courage n'est que stupidité et cupidité. Sous couvert d'aimer ses enfants, elle ne protège que son propre commerce. Elle est l'incarnation du despotisme