Motus vivendi

«... Des réflexions qu'un magnétophone a peut-être captées dans les rues, les cafés, les usines : elles trahissent des soucis, des inquiétudes, des exigences émanant de la "masse" ouvrière. Ces réflexions n'ont apparemment aucun rapport avec l'histoire que Clèbe Oisagre, un raté plus ou moins amnésique, tente de raconter. Clèbe est fasciné par les mots, mais les mots lui échappent : il ne parvient pas à les habiter ; il se sent opprimé par sa propre langue maternelle. Clèbe a enlevé Andoléa, une étudiante très libre, lucide
et un peu perverse, C'est une vie misérable. Le couple est entraîné dans une sorte de fête ; c'est peut-être une révolution, car les écoliers se promènent dans le ciel, accrochés à des ballons rouges, tandis que les ouvriers improvisent des discours dans les écoles. Le choc est si violent pour Clèbe que, peut-être, il va recouvrer la mémoire et se réconcilier avec les mots.» Paul Hordequin.