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Le sport ne fait pas de quartiers, L'éducation par le sport, une entreprise sociale et solidaire
EAN13
9782815956819
Éditeur
Editions de l'Aube
Date de publication
Collection
Monde en cours - Essais
Langue
français
Langue d'origine
français
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Le sport ne fait pas de quartiers

L'éducation par le sport, une entreprise sociale et solidaire

Editions de l'Aube

Monde en cours - Essais

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Fred Kerley, champion du monde de 100 mètres en 2022, médaillé d'argent aux
Jeux Olympiques de Tokyo en 2021, s'est présenté à la cérémonie de remise des
prix de sa ville natale avec un T-shirt sur lequel il était écrit : « À tous
les enseignants qui m’ont dit que je ne valais rien. » Comme d'autres, il a eu
une enfance difficile, et le sport a longtemps été sa seule source de
motivation. En le privilégiant, il a trouvé sa place et obtenu une
reconnaissance qu'il n'aurait pas eu en suivant un parcours scolaire plus
classique. Le cas de Fred Kerley n’est pas unique dans le sport. Partout dans
le monde, des jeunes gens misent tout sur le sport, par goût ou par rejet d’un
parcours scolaire qui ne correspond pas, sur le moment, à leur aspiration ou
éducation. Tous ne décrocheront pas un titre olympique, mais leur volonté est
là, tout comme le mérite. C’est d’autant plus vrai quand ils rencontrent les
bons entraîneurs ou les bons éducateurs. Les exigences du sport - régularité
de l’effort, désir de progression, collaboration, relations humaines intenses
et répétées -, produisent leurs effets, car la recherche permanente de
perfectibilité, de paliers à franchir, est une quête personnelle, intime
parfois. Le résultat sportif est pourtant un maillon faible du système
éducatif français. Il n’est pas considéré pleinement comme faisant partie des
différentes contraintes, méthodes d’organisation, rigueur dans le travail,
respect des règles et de la parole d'autrui qu’on croirait réservée au
comportement en classe. Il est assez peu prévu que ces acquis puissent être
transposés dans un deuxième temps pour atteindre d’autres objectifs (ex: un
diplôme, une formation, un métier étranger au sport, etc.) alors que la
pratique exerce à repousser un certain nombres de limites mentales - et
physiques, bien sûr. En France, le système sportif — encore largement
dépendant de l’État — prend en charge très majoritairement ceux qui promettent
d’abord des résultats strictement sportifs. Des dispositifs sociaux, souvent
par le biais d’associations, sportives ou non, se substituent donc
généralement aux fédérations et à l’école pour tenter de transformer
l’appétence pour le sport (ou l’exercice physique) en une réflexion pour
s’investir autrement, à son niveau, dans un projet autre. Peu de gens sont
concernés par la compétition élitiste (la France ne compte qu’autour de 15 000
athlètes de haut niveau). Mais l’effet structurant de s’entraîner est
applicable à d’autres visées. Le sport revêt une grande importance dans
l’imaginaire des enfants, notamment dans ceux des classes sociales
défavorisées. Cet intérêt, cette attractivité qu'il exerce est devenue un
enjeu de société en ce qu’il capte des individus aux réalités sociales
diverses, souvent complexes, et qu’il constitue pour chacun, ou
collectivement, une étape pour s’élever socialement (ex : rencontres qu'il
permet, processus de socialisation mis en place par les clubs ou associations
sportives). Ces moyens visent notamment les personnes qui sortent d'un
parcours dit "classique" (ex : échec scolaire, situation familiale complexe,
sans emploi, etc.). À ce titre, le sport est un point nodal vers ce que l’on
appelle l’insertion, l’intégration, c’est-à-dire un moyen de relier des
personnes, brusquées par la vie, à la société. Cette conscience du potentiel
du sport en matière sociale n’est toujours pas non plus prioritaire pour les
instances sportives et professionnelles du sport, même si l’État les encourage
à s’y frotter pour répondre à une demande muette de populations qui n’ont pas
accès aux clubs de sport régi par les fédérations. Parmi ces dernières,
quelques-unes ont compris leur rôle sociétal, d’autres non. On sait pourtant
depuis les années 1980 qu’un enseignement sportif qualitatif complémentaire à
une scolarité classique peut bénéficier aux plus jeunes comme au sport
français et à de futurs employeurs potentiels quand les seules performances
athlétiques sont insuffisantes. C’est là tout l’objet de ce livre que de
retracer le travail de fond effectué sur les mentalités à ce sujet par des
milliers de personnes (bénévoles, sportifs, enseignants, élus locaux, chefs
d’entreprises) ayant compris avant les institutions le bien-fondé de cet autre
chemin vers l’inclusion. Un parcours qui prépare des femmes et des hommes par
le biais du sport à se (re)connecter à la vie active par d’autres biais que la
filière scolaire classique ou la seule performance sportive. Il s’agit aussi
de donner les limites de la seule action sur le terrain en ce sens. Secteur
identifié, cet ensemble de structures souvent hybrides et mal comprises,
parfois peu coordonnées, qui forment ce que l’on appelle couramment désormais
l’éducation par le sport doit encore gagner en cohérence et efficacité, en
concertation étroite avec les politiques locales, nationales et les
entreprises. Jean-Philippe Acensi est le président de l'Agence pour
l'éducation par le sport, qu'il lance en 1997, et président de l'Association
Nationale de Performance Sociale du Sport. Olivier Villepreux est auteur et
traducteur. Il a notamment travaillé pour les quotidiens L’Équipe et
Libération. Il anime le blog « Contre-pied. Le sport où on ne l’attend pas »
sur lemonde.fr. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet dont Le
rugby français existe-t-il ? (Autrement, 2007), Feue la flamme. Pour en finir
avec les JO (Gallimard, 2008), Le réveil du sport citoyen, des valeurs en
partage (Ateliers Henry Dougier, 2016), Sur l’herbe verte de l’hippodrome
(Anamosa, 2018), De l’or au cristal. Biographie d’Alexis Pinturault (Marabout,
2022).
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