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LA VIE DU BON COTE japonais

Hada Keisuke

Philippe Picquier

  • Conseillé par
    2 octobre 2017

    Depuis qu'il a quitté un emploi qui ne lui convenait plus, Kento mène une vie de farniente, sans horaires fixes, entrecoupée parfois d'un entretien d'embauche infructueux ou d'un rendez-vous dans un love hotel avec sa petite amie. A 28 ans, il vit toujours chez sa mère, avec son grand-père en fin de vie. Une cohabitation rendue insupportable par les plaintes continuelles du vieil homme perclus de douleur et qui n'aspire qu'à la mort. Lassé de l'entendre dire qu'il serait plus heureux mort, Kento décide d'aider son grand-père à mourir, mais de la manière la plus douce qui soit. Curieusement, à mesure que les forces du vieillard s'amenuisent, celles de son petit-fils sont décuplés par l'entraînement féroce qu'il s'inflige afin de ne pas se laisser aller comme toutes les personnes âgées qu'il voit autour de lui s'étioler et se lamenter.

    Sous des allures banales, ce roman aborde des sujets graves comme les relations intergénérationnelles, le vieillissement de la population et le droit à une mort digne et choisie. Caustique, cynique, drôle parfois, le ton oscille entre dérision et gravité sans verser dans le larmoyant ou le macabre. On est bien loin du respect dû aux anciens. Le grand-père est un poids pour Kento et sa mère et ils ne s'en cachent pas. Pourtant, derrière sa façade bourrue, le petit-fils tente d'établir un dialogue, de connaître les désirs de son aïeul et de s'y conformer, un peu par égoïsme (retrouver sa solitude et sa tranquillité), un peu par altruisme (empathie envers une personne qui survit dans l'ennui). Car c'est aussi une réflexion sur l'espérance de vie qui ne cesse de s'allonger, mais pour offrir quoi ? Une fin de vie sans intérêt, sans but, sans utilité, faite parfois de souffrances physiques...
    Pas follement joyeux, plutôt tristement réaliste.