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Am Fred B.

Conseillé par
21 octobre 2024

Où en sommes-nous avec les animaux?

Les contraintes ont parfois du bon : en 2020, virus oblige, l’anthropologue Charles Stépanoff est privé de Sibérie. Ce spécialiste du chamanisme et des relations entre humains et animaux choisit alors pour terrain d’études le Perche et la Beauce. L’exotisme à cent kilomètres de Paris, en quelque sorte. Deux ans d’enquêtes ethnologiques auprès des chasseurs « paysans », chasseurs à courre et militants anti-chasse, serviront de base à cet essai passionnant. Ses récits d’équipées en forêt aux côtés des veneurs ou des militants animalistes captivent par leur sens du récit et leur humanité. Son regard distancé d’ethnographe, jamais surplombant ni jugeant, analyse les pratiques avec acuité … tout en lui valant parfois l’incompréhension des deux camps ! En bon comparatiste, Charles Stépanoff navigue entre Sibérie et forêt de Rambouillet, tisse subtilement les approches théoriques -histoire, sociologie et anthropologie – et le travail de terrain. On se passionne pour l'élevage des perdrix, pour les mythes de l'hirondelle ou le foisonnement écologique du bocage.
Pour autant, ce n’est pas un essai sur la chasse. Il s’agit plus largement pour l'auteur d’explorer ce paradoxe de nos sociétés modernes : nous surprotégeons certains animaux (« l’animal-enfant »), tout en en vouant d’autres à une exploitation effrénée (« l’animal-matière »). Ce couple infernal qu’il nomme « exploitection » s’est peu à peu noué au cours de notre histoire, et Charles Stépanoff nous invite ici à un ample et lumineux travail de déconstruction.
Frédéric

L'existence dans la peau

David Le Breton

Anne-Marie Métailié

18,00
Conseillé par
15 octobre 2024

"Nul ne vit seulement dans un corps physique."

"Les cicatrices sont les hauts lieux cutanés de notre sentiment d'identité et de la reconnaissance de notre personne par les autres." De la cicatrice originelle aux scarifications rituelles, de la mutilation médicale au symptôme compulsif, du signe d'infamie au tatouage-bijou, le sociologue explore les diverses significations de ces traces de vie, de souffrance, ces preuves de courage ou de reconquête du moi-peau. Cette lecture nous invite à être attentifs à ces marques de vulnérabilité et à porter un regard empathique sur le souci de soi.
" Les cicatrices ne sont en rien un stigmate mais plutôt un trophée arraché à la mort. (...) Elles deviennent des sortes de signatures de nos vies."
Anne-Marie

Christophe Bigot

La Martinière

20,00
Conseillé par
1 octobre 2024

Portrait d'une Immortelle en femme désirante

A soixante-quinze ans, alors que sa compagne vit les derniers moments d'une longue maladie, Marguerite Yourcenar fait la rencontre d'un jeune Américain. C'est le coup de foudre avec ce coyote-chien fou, qui lui rappelle un tragique amour de jeunesse. L'auteur retrace les étapes de cette relation ambiguë, entre la fascination joyeuse et mélancolique d'un Hadrien pour la jeunesse et la beauté de son Antinoüs, et l'indulgence maternelle d'une Circé, contemplant Ulysse dans sa grotte, avant de financer ses vaisseaux pour l'aventure. Cheminant dans le Grand Œuvre de l'écrivaine, le récit nous confronte au mystère de la création : quand il écrit, que fait l'artiste de son corps, misérable et glorieux ? de ses désirs, emprisonnés dans une chair vieillissante, mais toujours éprise d'absolu ? Une histoire du 20ème siècle à travers le parcours d'une artiste, de l'aristocrate conservatrice à l'icône gay défenseure des droits des animaux. Vivre à tout prix, écrire - "Avidité, avidité chérie ! Seule la mort pourra l'en guérir."
Anne-Marie

Conseillé par
21 septembre 2024

Faire entendre "le bruit de l'effondrement"

En 1972, quatre jeunes chercheurs du Massachusetts publient un rapport fracassant, qui va devenir un best-seller mondial. "Les limites à la croissance" fixe la date de l'épuisement des ressources aux années 2020. Entre le campus novel et le polar nordique, le romancier tient le défi de nous entraîner dans le récit fou d'une aventure intellectuelle et la fresque d'une société de l'aveuglement et du consumérisme. Ces quatre chevaliers de l'Apocalypse, librement adaptés de la réalité, incarnent le tragique de toute vérité inacceptable ; confrontés au silence, chacun adopte une stratégie : adaptation, dépression, déni, radicalisation. Entre "profiter un peu" et la folie, quelle est la "réponse la plus appropriée à la réalité" ? Si la science permet de savoir, "un autre langage (est) peut-être nécessaire, et peut-être (est)-ce la poésie". Un miroir ferme mais fraternel, tendu à notre inaction.

Anne-Marie

David LE BRETON, Najat VALLAUD-BELKACEM, Julie NEVEUX, Martin LEGROS, Karim RISSOULI

Philosophie Mag

18,00
Conseillé par
21 septembre 2024

La parole avant tout

Il faudrait inventer un mot pour désigner un dialogue à trois personnes. Car la force et la richesse de cet échange, c'est qu'il fait circuler et rebondir la parole, sans figer les positions : le "Oui mais..." et le "Cela dit..." y sont de rigueur. Que l'on soit plutôt technophile ou technophobe, on entre volontiers dans les points de vue développés ici. Cela tient aussi, bien sûr, au choix des personnes, à leur domaine d'études, à leur statut de parent ou non, à leur vision du monde. David Le Breton, sociologue reconnu, s'alarme de "la fin de la conversation" -c'est le titre de son dernier essai. Najat Vallaud Belkacem, femme politique et mère, pose la question d'un rationnement des usages ; la linguiste Julie Neveux, mère également, penche pour une appropriation raisonnée des écrans. Chacun(e) lance une piste, apporte sa pierre. Leur dialogue fécond nous aide à éclaircir cette question cruciale pour nos enfants, pour nous, et peut-être pour l'avenir de nos sociétés.

Frédéric