Les habitants d'un village au bord de l'eau : leurs malheurs, leurs découvertes, leurs plaisirs et leur insouciance. Entre le cynisme d'un chat et la curiosité d'un crapaud avide de les comprendre, ils s'apprivoisent, s'interrogent et évoluent - à tâtons. Car il n'y a pas que la perspective du danger certain qui nous lie : il y a aussi nos manières d'apprendre à aimer la vie.

Lire ce livre fait l'effet de découvrir un trésor longtemps enfoui, de combler un besoin qu'on ne se soupçonnait pas avoir. C'est un hommage à l'humanité, à ce dont elle est capable, le pire comme le meilleur. C'est le livre de deux verbes à conjuguer au même temps, envers et contre tout, avec l'humilité et et l'abnégation que cela suppose. Le lire, c'est faire de nous de meilleurs êtres humains.

Avec une clarté et un esprit de synthèse qui devraient faire exemple, l'auteur démontre en quoi notre époque perd en pluralité. Des langues parlées aux compromis politiques, en passant par les fondamentalismes et l'authenticité, il prouve combien la perte en significations et en possibilités entraîne une inéluctable perte de sens. Nos manières d'habiter le monde se trouvent ainsi en danger. Comprendre pourquoi nous aide à y répondre.

C'EST ÉNORME !
Pour vrai.

Dans ce texte qui frappe par sa fulgurante clarté, Lukas Bärfuss tire à boulets rouges sur le culte des origines. Avec un style élégant et direct, il traite à la fois de nationalisme, de langue, de la démocratie et du monde qu'on lègue. Il dessine ainsi une critique de l'héritage et de la propriété privée dont le contrepoint est un souci pour la justice sociale. Brillant.