- EAN13
- 9782874492198
- Éditeur
- Les Impressions nouvelles
- Date de publication
- 03/04/2014
- Collection
- For intérieur
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Autre version disponible
"Encore une fois ce rêve éveillé, toujours le même qui m’obsède. Prawieneské.
Les arbres élancés, serrés les uns contre les autres, la terre blonde et
rousse, le lac si tranquille. Ses yeux. Il va être fusillé. Il a trente ans.
Vivre. Dernières secondes. Les mêmes gestes, au ralenti. Pointer le canon du
fusil. Le nazi. Il vise. Deux coups. Mon père s’écroule dans la fosse comme un
vulgaire paquet. Mon père jeté nu dans un trou plein d’eau. Nez contre terre.
L’écho, interminable."Trente ans, mon père avait cet âge lorsque sa vie lui a
été volée. Il me manque. Alors, j’ai eu besoin de mettre des mots sur cette
douleur, d’attirer mon père dans un monde imaginaire pour que je puisse lui
donner une place juste et réelle. J’ai voulu que l’écriture chasse la peur qui
me hantait, non pas comme un médicament apaisant, mais comme une victoire
contre le mal. J’ai souhaité que le mot remplace l’innommable."Regarder en
arrière, quitte à me tordre le cou. Non, je n’ai pas peur d’être transformée
en statue de sel. Mon fol espoir, ramener les morts à la vie. Mon inexpérience
est totale. Je n’ai qu’une solution, m’arrêter sur les petites choses, les
détails minuscules, fouiller les archives, traquer l’Histoire, aller sur les
lieux, recoller les morceaux et me laisser entraîner par ce que je vais
découvrir."Mireille Abramovici, née en 1944 en zone libre à Nice, enfant
cachée dans la campagne française jusqu’en 1946. Depuis sa cinquième année,
elle vit à Paris. Monteuse de films, réalisatrice de documentaires,
enseignante en cinéma en France et à l’étranger. à l’encre rouge est son
premier récit littéraire.
Les arbres élancés, serrés les uns contre les autres, la terre blonde et
rousse, le lac si tranquille. Ses yeux. Il va être fusillé. Il a trente ans.
Vivre. Dernières secondes. Les mêmes gestes, au ralenti. Pointer le canon du
fusil. Le nazi. Il vise. Deux coups. Mon père s’écroule dans la fosse comme un
vulgaire paquet. Mon père jeté nu dans un trou plein d’eau. Nez contre terre.
L’écho, interminable."Trente ans, mon père avait cet âge lorsque sa vie lui a
été volée. Il me manque. Alors, j’ai eu besoin de mettre des mots sur cette
douleur, d’attirer mon père dans un monde imaginaire pour que je puisse lui
donner une place juste et réelle. J’ai voulu que l’écriture chasse la peur qui
me hantait, non pas comme un médicament apaisant, mais comme une victoire
contre le mal. J’ai souhaité que le mot remplace l’innommable."Regarder en
arrière, quitte à me tordre le cou. Non, je n’ai pas peur d’être transformée
en statue de sel. Mon fol espoir, ramener les morts à la vie. Mon inexpérience
est totale. Je n’ai qu’une solution, m’arrêter sur les petites choses, les
détails minuscules, fouiller les archives, traquer l’Histoire, aller sur les
lieux, recoller les morceaux et me laisser entraîner par ce que je vais
découvrir."Mireille Abramovici, née en 1944 en zone libre à Nice, enfant
cachée dans la campagne française jusqu’en 1946. Depuis sa cinquième année,
elle vit à Paris. Monteuse de films, réalisatrice de documentaires,
enseignante en cinéma en France et à l’étranger. à l’encre rouge est son
premier récit littéraire.
S'identifier pour envoyer des commentaires.